Article de Patrick Cintas le 01/12/2024
« On voit rarement pareil exercice dans la poésie d’aujourd’hui. Et ça chante, ça chante pour nous pousser dans les cordes du sens, de la connaissance, de sa torah, et de cette formidable ascension vers l’image la plus probable, la moins discutable. (…)
Là où Marcel Duchamp propose un « Étant donné » aux circonstances très-mathématiques, Emmanuel Tugny invite un « Tel » qui n’est pas sans rappeler le « Comme » des surréalistes. Mais c’est encore là une remarque inachevée (et peut-être inachevable) qui ne placera pas nécessairement mon ami Peyre dans le sens de la lecture, lui qui a toujours besoin, pour ne pas se perdre, d’un panneau intitulé « C’est par là ».
Enfin soulignons qu’Emmanuel Tugny (Dieu, non, Tugny) s’emploie à diablement tenter « ce qui le domine », à l’instar de ses mentors, et non pas à caresser dans le sens du poil ce que tout le monde sait ou a envie de savoir. Chaque strophe, ou page, de ce livre est aussi difficile à avaler qu’aussi facile à dire, signe de poésie. L’invention est ainsi de nouveau sur la rampe (celle d’Igitur ou celle du théâtre, selon Désir).
Richissime, ce bouquin jamais refermé. »
Laisser un commentaire