Couverture : The Shepherd’s Dream (1793), par Johann Heinrich Füssli. Tate Museum.

11€99

Roman, broché, 284 pages.

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« Il me la faut, dussé-je la broyer, l’éventrer ! Ah ! je t’aurai ! Je rauque des paroles infâmes, des ordures qui me réjouissent douloureusement. Je m’approche d’elle ; elle dort profondément. Le pis est fait ! Comme l’Espagnol de la nouvelle de Richepin, j’ai commis le péché des yeux, le crime des yeux ! Elle est nue ! Et c’est moi qui l’ai découverte ! Et, penché, je les soûle, mes yeux ! »

Face à l’œuvre littéraire de John-Antoine Nau, premier lauréat du prix Goncourt et sujet de dilection de Joris-Karl Huysmans, deux questions taraudent : comment une telle virtuosité mise au service de la révolution des formes a-t-elle pu voir sa trace colossale se perdre dans les temps ? comment l’Américain francophone exilé volontaire en terre et en langue de poésie peut-il dépasser de tant de têtes esthétiques la plupart de ses contemporains français en écriture ? Ce qui fascine devant l’œuvre entier de Maître Nau fascine devant Force ennemie, roman coruscant, munificent, où les êtres et les langues, « fous » et « folles » les uns et les unes des autres, s’affrontent en une flamboyante et irrésistible émulation !

  • John-Antoine Nau

  • Prix Goncourt 1903