Il paraît que plus personne ne lit. Et que tout le monde écrit. Que les éditeurs sont vendus au capital, mais aussi qu’ils crèvent de faim. Qu’ils veulent faire de l’argent, des coups, pas des flammes. Qu’ils se font des cheveux blancs. Il paraît qu’il n’y a plus de papier, les arbres brûlent, ceux qui restent on en fait des cartons. Que dans vingt ans, l’encre des pages de nos ouvrages sera tombée en poussière – on les recyclera en cahiers de dessin. Il paraît… Pourtant on s’est dit : Banco ! Lançons Ardavena. Il en va, d’une part, de la nécessité de faire que des œuvres passent le temps, dont on pense qu’il les a injustement offusquées. Il en va aussi de la nécessité de faire entrer des œuvres en émulation les unes avec les autres dans l’espace d’ouvrages où elles se répondent. Il en va, encore, de la volonté de ne pas laisser périr de solitude les œuvres amies qui s’écrivent aujourd’hui… Et puis il en va, au fond, du plaisir de donner à lire, qui ne souffre pas tant que cela d’explication.
Les Editions Ardavena ont élu domicile à Saint-Malo intramuros, dans ce qui fut une île fortifiée et qui le redeviendra peut-être… mais compte bien lancer vers toutes sortes de côtes d’amicales missions, en dépit du passé corsaire de la cité !