Jacques Cauda, Descente de croix, 2020, pastel à l’huile sur papier, Musée d’Art Spontané, Bruxelles

11,50 €

Poème, broché, 88 pages

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Seigneur, qui plantes des croix d’or
aux carrefours noyés de pluie,
qui du feu chauffant l’Athanor
fais de la flamme ou de la suie,

qu’on verra seul le dernier soir,
qui, peut-être, plus fort nous aimes
quand nous perdons, par désespoir,
jusqu’à l’estime de nous-mêmes,

garde tout ce qui nous est cher !
Et veille sur nous d’âge en âge,
pour que le chemin reste clair
quand, au loin, gronde un ciel d’orage.

Les vers de Philippe Pichon étonnent, au sens plein du terme – mystiques, musicaux, poignants, ils sont surtout, osons-le, inespérés : c’est Péguy et Claudel ressuscités – non, du tout, un pastiche, mais la même foi pleine et tranquille jusque dans son intranquillité, sa douleur, ses inquiétudes – la même foi, et la même aisance métrique pour la dire et la partager.

  • Philippe Pichon